sabato 10 maggio 2008

LOUVRE: exposition sur Pierre Mignard, 1612-1695

Exposition
29 mai - 1er septembre 2008
Musée du Louvre,
Aile Sully, 2e étage,
Salles 20 à 23


C’est à Pierre Rosenberg que l’on doit le renouveau d’intérêt
pour Pierre Mignard (Troyes, 1612-Paris, 1695), Premier
peintre de Louis XIV. Dans son ouvrage qu’il consacrait en
1976 aux dessins des grands maîtres français du XVIIe siècle, il
a su replacer Mignard entre Poussin et Le Brun. Avec deux
grands planches en couleurs – autant que pour Bellange, Callot,
Vouet, Claude… –, le peintre se trouvait mis à sa vraie place :
une des toutes premières.
Les deux dessins mis en vedette alors – une étude d’un tableau
religieux et une esquisse de portrait – appartiennent au Louvre. Il ne
s’agit pas d’un hasard : avec environ trois cents feuilles, le
département des Arts graphiques possède, et de loin, le plus
important ensemble de dessins de Mignard que l’on connaisse.
Cette abondance permet d’évoquer aujourd’hui l’artiste dans la
plupart des domaines de son activité suivant un choix réalisé par
Jean-Claude Boyer, chargé de recherche au CNRS : aussi bien le
portraitiste, auquel il est encore trop souvent réduit, que le donneur
de projets pour la sculpture, l’auteur de compositions
mythologiques et le peintre religieux, le réalisateur de grands décors
ou l’illustrateur travaillant pour la gravure.
L’image qui se dégage est celle d’un créateur universel, sur le
modèle des principaux représentants du classicisme italien :
Mignard, qui vécut plus de vingt ans à Rome (de 1635 à 1656) se
place dans la tradition inaugurée par Raphaël et enrichie par les
Carrache et leur école. Mais le fonds du Louvre a une forte
particularité, qui tient à son origine. Tous les dessins qui le
composent, à de rarissimes exceptions près, ont la même
provenance : ils furent prélevés dans l’atelier de l’artiste, à sa mort,
par la surintendance des Bâtiments.
Mignard avait été nommé à la charge de Premier peintre du roi en
1690 : à partir de ce moment-là, toute sa production appartenait de
droit à la Couronne, et l’administration eut donc à répartir les
tableaux et dessins inventoriés chez lui selon qu’ils avaient été
réalisés avant ou après cette date.
Les Mignard du Louvre sont donc des Mignard de vieillesse, des
dessins créés dans les cinq dernières années d’une vie longue et
merveilleusement active. Rien n’évoque là le jeune peintre des
églises romaines, le décorateur des hôtels de l’aristocratie
parisienne, l’immense fresquiste du Val-de-Grâce chanté par son
ami Molière…
Ce resserrement a le mérite de rendre perceptible la diversité des
dons du créateur. Variété d’inspiration, maîtrise technique :
Mignard excelle dans tous les domaines. Il sait même se renouveler
au point d’apparaître comme un précurseur de tendances neuves de
la peinture française du début du XVIIIe siècle. L’exposition du
département des Arts graphiques est la première jamais organisée
qui soit consacrée exclusivement à cet artiste majeur.

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